Diminution des traitements, parcours individualisés, absence de formation (16 mai 2014)
Voici la réalité pour les stagiaires à la rentrée...
Le Ministre de l’Education nationale a présenté aux organisations syndicales, le 12 mai, les projets d’arrêtés et de circulaire concernant la formation et la rémunération des stagiaires. Ils s’inscrivent dans la droite ligne de la masterisation, que Force Ouvrière a dénoncé depuis le début.Une vrai formation, un salaire décent pour
tous les stagiaires : le ministre dit non !
Les textes présentés concernent tous les lauréats du nouveau
« concours 2014 ordinaire ». Alors que le gouvernement
annonce depuis des mois une vraie formation pour les stagiaires,
chacun pouvait supposer que tous les lauréats des
concours 2014 seraient à mi-temps en classe et à mi-temps à
l’ESPE. Chacun avait même pu rêver, au nom de la revalorisation
de la profession, que les stagiaires seraient rémunérés au 3e
échelon, comme les années précédentes. Il n’en est rien.
Des « parcours individualisés » contre le droit
à formation
Si les lauréats du concours externe titulaires d’un M1 auront
un parcours « standard » afin de passer le M2, tous les autres
stagiaires se verront proposé un « parcours individualisé »
décidé par une commission composée du recteur et de
l’ESPE. Dans le cadre du plan de 50 milliards d’économie
combien restera-t-il de remplaçants pour permettre des
départ en formation digne de ce nom. Dans ces conditions et
en l’absence de textes réglementaires contraignants, la
formation sera réduite au strict minimum, voire purement et
simplement supprimée.
Le statut : ce n’est pas des droits à géométrie
variable selon les moyens !
Les formations individualisées différentes pour chaque
stagiaire préconisées par une commission représentent un
véritable projet de dislocation du statut des stagiaires.
Pour FO, le statut général de la Fonction publique d’Etat ne
se décline pas en droits à géométrie variable en fonction des
décisions des recteurs dans chaque académie. Tous les
lauréats du concours 2014 doivent être à mi-temps devant
élèves et à mi-temps en ESPE, quels que soient leurs parcours
antérieurs, le type de concours qu’ils ont passé (concours
interne, externe, 3e voie, réservé…).
La territorialisation de l'école à l’oeuvre dès
l’année de stage!
Avec le nouveau référentiel de compétences professionnelles
des métiers du professorat et de l'éducation (J.O. du 18-7-2013),
issue de la loi de refondation, les stagiaires devront «Coopérer
au sein d'une équipe, inscrire son intervention dans un cadre
collectif, au service de la complémentarité et de la continuité
des enseignements comme des actions éducatives, collaborer
à la définition des objectifs et à leur évaluation. » C’est ni
plus ni moins que ce qui est demandé dans le projet de décret
modificatif de ceux du 25 mai 1950.
« Coopérer avec les partenaires de l'école » dont les
collectivités territoriales, c’est pour les PE la mise en oeuvre
des décrets Peillon-Hamon sur les rythmes scolaires.
Une rétrogradation au 1er échelon pour la
grande majorité des stagiaires
Les stagiaires du concours 2014 "ordinaire" seront tous,
qu’ils soient à temps complet ou à mi-temps au 1er échelon
alors que les lauréats du concours 2013-2 seront au 3e
échelon. Les éventuelles possibilités de reclassement
annoncées pour certains dépendent de textes ultérieurs dont
le ministère n’a pas été en mesure de fournir la moindre trace.
Force Ouvrière revendique que tous les stagiaires, quel que
soit leur concours, soient au 3e échelon
FO n’acceptera pas que les stagiaires fassent les frais de
cette situation au moment de la titularisation.
Force Ouvrière demande au ministre, B. Hamon de
prendre une mesure d'urgence : pas de service
d'enseignement supérieur à un tiers temps !
La voix de la sagesse c’est d’abandonner la masterisation,
de rétablir le recrutement à la licence, d’abandonner le
référentiel de compétences qui tend à transformer les
enseignants de la République en éducateurs locaux, et
d'augmenter le salaire d'embauche en revenant à l'actuel
3e échelon.