Communiqué sur le Décret Hamon (28 avril 2014)

Le projet de décret du ministre ne répond pas aux attentes des personnels et confirme la nécessité dabandonner la réforme des rythmes scolaires

 

Le ministre a transmis aux organisations syndicales un projet de décret et un projet de circulaire concernant « lassouplissement du décret du 24 janvier » annoncé par le 1er ministre. Il entend présenter ce projet de décret au CTM et au CSE du 5 mai prochain pour publication avant fin mai.Il donne donc de facto, raison aux personnels qui avec FORCE OUVRIERE, depuis le début, ont considéré que le décret de M. PEILLON ne convenait pas.

 

Un nouveau décret qui ne règle aucun des problèmes du décret Peillon

mais au contraire en rajoute.

Si la possibilitéde regrouper les activités périscolaires sur une seule après-midi pourrait être perçue comme la reconnaissance parle ministre de la nécessitédune séparation entre le scolaire et le périscolaire, le nouveau texte ne règle pas lessentiel des problèmes concernant les conditions de travail des enseignants, mais les aggrave considérablement.

 

En effet,il maintient le cadre de la territorialisation avec le PEdT et les 36 heures dAPC sous sa tutelle, cest àdire celle des élus locaux.Il ne protège pas les salles de classe de lintrusion du périscolaire, ninterdit pas les pauses méridiennes à rallonge qui entrainent des journées aussi longues quauparavant

Il confirme lobligation denseignement le mercredi matin qui rallonge le temps de présence des enseignants dans les écoles, avec les coûts occasionnés par les gardes denfants et un aller-retour supplémentaire dans la semaine alors que les traitements ont encore diminué en janvier et que le gel du point dindice est prévu jusquen 2017 au moins.

Autant de dispositions qui ont motivé les grèves du 12 février, 14 novembre et 5 décembre 2013.

 

Un nouveau décret qui supprimerait

la règle des 24 heures denseignement hebdomadaires

Après le projet de décret annualisant les obligations de services des remplaçants contre lequel ont voté FO, FSU, CGT et SUD au CTM du 9 avril, le ministre veut généraliser lannualisation et la flexibilité à tous les PE. Ainsi le projet prévoit que le temps denseignement pourrait être inférieur à24 heures hebdomadaire au détriment des congés scolaires qui seraient réduits dautant.

Ainsi  le décret du 30 août 90, qui fixe pour tous les PE et instituteurs une règle commune unique de 24 heures denseignement par semaine, disparaitrait de fait.

 

et autoriserait toutes les expérimentations pour flexibiliser du temps de travail, contre les garanties statutaires nationales des enseignants

Le décret prévoit qu«A titre expérimental, pour une durée de trois ans, le recteur dacadémie peut autoriser des adaptations à lorganisation de la semaine scolaire dérogeant aux dispositions des premier, deuxième et quatrième alinéas de larticle D. 521-10 du code de l’éducation.». Ainsi il introduit la possibilité de déroger aux 24 heures d’enseignement hebdomadaire, à la durée de la journée et de la semaine et au calendrier scolaire national en contradiction avec les dispositions actuelles de larticle D.521-2 du code de lEducation qui dit notamment : « Les adaptations du calendrier scolaire national ne peuvent avoir pour effet de modifier le nombre ou la durée effective totale des périodes de travail et de vacance des classes de l'année scolaire ni l'équilibre entre ces périodes…. »

 

Une telle mesure autoriserait les élus à remettre en cause les congés des enseignants, commune par commune, école par école. Ainsi le nouveau décret permet des semaines de 5 jours obligatoires avec 22 heures denseignement qui seraient récupérés sur 12 jours de congés pour les enseignants. Cest la pulvérisation des garanties statutaires nationales des enseignants du 1er degré.

Les expérimentations, cest la destruction du cadre national. Cest la remise en cause du statut de fonctionnaire dEtat et la gestion de leurs horaires par les municipalités. Cest le début du transfert des personnels aux collectivités territoriales.

 

Un nouveau décret qui introduirait la notion de contrat contre le statut

Le ministre précise que lexpérimentation dune durée de trois ans doit faire lobjet dune «  présentation conjointe du projet par cette collectivité et par le ou les conseils d’école concernés, est une garantie que ce projet sinscrit dans une démarche éducative globale. »un projet commun collectivité /conseil d‘école introduit la notion de contrat entre la collectivité territoriale et chaque école à limage des contrats tripartites dans les collèges et les lycées. Cette notion de contrat ne peut conduire qu’à lautonomie des écoles.

Et ce nest pas la nécessité dun vote majoritaire des conseils d’école de la commune ou de lEPCI qui donne une quelconque garantie contre toutes ces remises en cause statutaires, bien au contraire.

 

Un nouveau décret qui remettrait en cause le droit à mutation des enseignants.

En préconisant la généralisation de postes et dhoraires différents, école par école, ce sont également toutes les règles de mutations des enseignants que le ministre remet en cause en instaurant la généralisation des postes à profil. Cest donc toutes les règles et le droit à mutation que menace ce projet de décret !

 

 

En définitive, les projets de décret et circulaire de Benoît Hamon, sous prétexte d'assouplir la réforme des rythmes, "assouplissent" encore davantage, c'est à dire dérèglementent, le cadre national de l'école républicaine et le statut de ses maîtres.

 

 

La seule voie  possible, cest de sortir de la logique du décret de Vincent Peillon du 14 janvier 2014, de le retirer et de tout remettre à plat.

Cest sur ces bases que Force Ouvrière participera à la réunion des fédérations de lenseignement et des agents territoriaux convoquée le 29 avril à Montreuil.

 Signez la pétition nationale demandant l'abrogation des décrets Peillon/Hamon >>> ici <<< .

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